mardi 11 mars 2014

TU T’APPELAIS MARION SUBERVIELLE ET TU AIMAIS L’ESPAGNE


Marion,

Je ne te connaissais pas et tu ne me connaissais pas. Mais ton nom restera à jamais gravé dans ma mémoire. Il y a dix ans, des terroristes islamistes liés à Al-Qaïda t’ont assassiné dans un train qui te menait à ton travail à la bibliothèque nationale espagnole. Tu es la seule victime française des attentats du 11 mars 2004 et en ce jour du souvenir je pense à toi. Comme je le fais souvent. Tous les compatriotes qui, comme moi, aiment Madrid, aiment l’Espagne, et ont choisi de vivre ici se reconnaissent en toi. Tu étais l’une des nôtres. Tu seras toujours l’une des nôtres. Tu avais un fiancé espagnol que tu allais épouser, tu avais une petite fille, Inés, qui aura bientôt onze ans. Une petite franco-espagnole… 

Quand les bombes ont explosé, j’ai vécu pendant trois jours presque sans émotion, essayant de faire mon travail de journaliste pour RMC. De raconter ce que je voyais, ce qui se passait dans ce pays défiguré par la haine terroriste. Je me souviens avoir expliqué sur les ondes, dans la matinale, combien j’avais été choqué par le silence qui s’était abattu sur Madrid ce jour-là. Ma ville toujours bruyante et excitée était devenue muette de douleur. Comme paralysée par tant de blessures. Ce n’est que le dimanche 14 mars que j’ai vu ton nom apparaître sur une liste qui défilait à la télé: Marion Subervielle. Et j’ai éclaté en sanglots, moi qui ne te connaissais pas.
 
Marion, nous ne t’oublierons jamais. Je ne t’oublierai jamais.

lundi 3 février 2014

J'ÉCRIS PARCE QUE JE T'ATTENDS

J’écris parce que je t’attends,
Toi qui ne sais pas encore,
Ou qui sait déjà trop.
J’écris pour apprendre le temps.

J’écris parce que je t’attends,
Dans la douceur de l’espérance,
Dans la douleur de cette enfance.
J’écris pour comprendre le temps.

J’écris parce que je t’attends,
Parce que je n’ai pas le choix,
Parce qu’il n’y a que toi,
J’écris pour aimer le temps.