mercredi 24 avril 2013

MON ÉGLISE ME FAIT HONTE

J’ai tout connu dans l’Eglise. Je suis baptisé, j’ai fait la petite et la grande communion, je suis confirmé, j’ai été enfant de cœur, animateur de groupes de jeunes catholiques et même catéchèse durant mes années universitaires. Je vais régulièrement en pèlerinage en Terre Sainte. Et mon Église me fait honte. Cette Église qui hurle contre l’amour et qui se “couche” devant une folle peroxydée autrefois connue pour chanter “Fais-moi l’amour avec deux doigts”. J’ai toujours aimé les blagues de cul mais, sincèrement, celle-là je ne la trouve pas drôle du tout. On est quand même un peu loin de la poésie de la Bible et de son “Cantique des cantiques” (Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi; Nous célébrerons ton amour plus que le vin. C’est avec raison que l’on t’aime…)  
Nombreux sont les Catholiques qui tentent de se démarquer et appuient le mariage pour tous, notamment au travers de ce bel hashtag sur twitter #CathoDoncPour. Mais ils sont inaudibles. La faute à l’Église qui les étouffe, la faute aux médias qui ne les regardent pas tant ils sortent des clous de l’idée que notre société se fait des croyants. Et tel un serpent qui se mord la queue l’ultra présence des ultras catholiques bétonnent un peu plus l’image insupportable d’un peuple chrétien monolithique calqué sur la famille Duquesnois de “La vie est un long fleuve tranquille”. Ces manifestations indignes ont souligné deux défaites: celle des catholiques extrémistes et celle des catholiques progressistes, amis de l’amour et de la République. Quelle misère…

vendredi 5 avril 2013

QUAND LA MONARCHIE LIBÈRE LA PAROLE



En Espagne on pouvait tout dire dans les médias. Des choses affreuses, frisant parfois l’obscénité, le racisme, le sexisme… On pouvait s’insulter en direct à la télé, traiter de « fils de p. » un important dirigeant étranger dans un quotidien national dit sérieux, sortir des horreurs à la radio sur les homosexuels et les « avorteurs »… Mais dès que le sujet s’approchait de la famille royale, dès que le mot « roi », « prince » ou « infante » était prononcé, une chape, non de plomb, mais de niaiserie s’abattait sur ceux et celles qui, quelques minutes auparavant, crachaient allégrement leur haine et leur dédain. Après avoir mis plus bas que terre tel homme politique, tel acteur, tel sportif ou tel « people », le chroniqueur, le journaliste ou le présentateur vantait tout à coup les vertus, la beauté, l’intelligence, l’honnêteté des membres du « clan » de Juan Carlos I, Roi d’Espagne. Personne n’osait toucher à l’image immaculée des Bourbons et des pièces rapportées de la famille. Et quand le journal satirique local  « El Jueves » faisait une blague sur le Prince et sa journaliste de femme, un juge ordonnait de retirer le numéro des kiosques. Comme au bon vieux temps du « tito Paco » (l’oncle Francisco)…
Et puis les scandales sont venus. Trop graves et trop nombreux. Trop indécents dans ce pays aux vingt-cinq pour cent de chômeurs. Il n’empêche que, désormais,  les bien-nés au sang bleu ont perdu l’idiote protection médiatique dont ils avaient tant joui. Et qu’ils croyaient éternelle. En Espagne aujourd’hui, on peut se moquer et critiquer le Chef de l’Etat et ses descendants. Les malversations du gendre handballeur, le silence complice de son Infante d’épouse, les chasses à l’éléphant du Monarque ont libéré à jamais la parole publique. C’est toujours ça de gagné…