la ville s'endormait
Parce qu'il n'y a pas que le foot dans la vie... Parce que je me couche toujours trop tard... Parce que Jacques Brel avait raison... Parce qu'elle n'est pas l'avenir de l'homme...
mardi 27 octobre 2015
lundi 28 septembre 2015
LES SÉPARATISTES CATALANS ONT PERDU LEUR PARI
Face à toutes les conneries qui se disent et s’écrivent
hors d’Espagne, je vais me permettre une petite explication simple et claire
sur les résultats des élections catalanes.
Oui, comme prévu, les séparatistes ont remporté les élections comme c’était
le cas en 2012 mais ils n’ont pas atteint leur objectif.
Artur Mas (droite libérale), actuel président de la
Catalogne, avait avancé les élections régionales pour en faire une sorte de
référendum sur l’indépendance. Il espérait un plébiscite en faveur des
séparatistes qui lui aurait, selon lui, donné la légitimité démocratique pour
déclarer de manière unilatérale l’indépendance de le Catalogne. Si une majorité
de Catalans avaient voté pour les partis séparatistes, Artur Mas aurait pu
dire: “Le peuple veut l’indépendance. Le processus de séparation est inéluctable”.
Seulement voilà… les partis prônant l’indépendance n’ont
recueilli que 48% des voix et ceux opposés à l’indépendance 52%!
Mas a remporté les élections mais a perdu son “référendum”.
Comment peut-il dire que le peuple catalan veut l’indépendance si la majorité a
voté contre?
De plus, sa liste d’union avec ERC (gauche indépendantiste),
qui se présentait sous le nom “Ensemble pour le Oui”, perd neuf sièges par
rapport aux dernières élections et n’obtient pas la majorité absolue des sièges
au parlement.
Pour pouvoir atteindre cette majorité absolue et former le
gouvernement, Mas a besoin du soutien de la CUP, parti d’extrême gauche,
anti-capitaliste, qui prône par exemple la fin de la propriété privée. En gros,
c’est comme si Sarkozy avait besoin des voix de Mélenchon ou de Besancenot pour
être élu président!!!
Artur Mas, qui n’est donc même pas assuré de pouvoir être
réélu président de la Catalogne, a raté son pari. La majorité des votants est
contre la séparation d’avec l’Espagne.
Le spectre de l’indépendance s’éloigne.
mardi 11 mars 2014
TU T’APPELAIS MARION SUBERVIELLE ET TU AIMAIS L’ESPAGNE
Marion,
Je ne te connaissais pas et tu ne me connaissais pas.
Mais ton nom restera à jamais gravé dans ma mémoire. Il y a dix ans, des
terroristes islamistes liés à Al-Qaïda t’ont assassiné dans un train qui te
menait à ton travail à la bibliothèque nationale espagnole. Tu es la seule
victime française des attentats du 11 mars 2004 et en ce jour du souvenir je pense
à toi. Comme je le fais souvent. Tous les compatriotes qui, comme moi, aiment
Madrid, aiment l’Espagne, et ont choisi de vivre ici se reconnaissent en toi.
Tu étais l’une des nôtres. Tu seras toujours l’une des nôtres. Tu avais un
fiancé espagnol que tu allais épouser, tu avais une petite fille, Inés, qui
aura bientôt onze ans. Une petite franco-espagnole…
Quand les bombes ont explosé, j’ai vécu pendant trois
jours presque sans émotion, essayant de faire mon travail de journaliste pour
RMC. De raconter ce que je voyais, ce qui se passait dans ce pays défiguré par
la haine terroriste. Je me souviens avoir expliqué sur les ondes, dans la
matinale, combien j’avais été choqué par le silence qui s’était abattu sur
Madrid ce jour-là. Ma ville toujours bruyante et excitée était devenue muette de
douleur. Comme paralysée par tant de blessures. Ce n’est que le dimanche 14
mars que j’ai vu ton nom apparaître sur une liste qui défilait à la télé: Marion
Subervielle. Et j’ai éclaté en sanglots, moi qui ne te connaissais pas.
Marion, nous ne t’oublierons jamais. Je ne t’oublierai jamais.
lundi 3 février 2014
J'ÉCRIS PARCE QUE JE T'ATTENDS
J’écris parce que je t’attends,
Toi qui ne sais pas encore,
Ou qui sait déjà trop.
J’écris pour apprendre le temps.
J’écris parce que je t’attends,
Dans la douceur de l’espérance,
Dans la douleur de cette enfance.
J’écris pour comprendre le temps.
J’écris parce que je t’attends,
Parce que je n’ai pas le choix,
Parce qu’il n’y a que toi,
J’écris pour aimer le temps.
mercredi 29 mai 2013
NE PLUS PARLER DU MARIAGE GAY
Ce 29 mai restera comme une
date historique pour notre
république. La mariage de deux hommes qui s’aiment, Bruno et Vincent,
dans la jolie ville de Montpellier (capitale de la France pour un jour), a été
la plus
belle réponse à celles et ceux qui annoncent une catastrophe
interplanétaire,
un irrémédiable changement de civilisation. Malgré le tapage médiatique
et les
nécessaires mesures de sécurité (les menaces étaient réelles), nous
avons pu
assister à une cérémonie finalement très banale et très rassurante pour
ceux
qui mettent la famille au cœur de la société. Oui mesdames,
mesdemoiselles et
messieurs les mal nommés “veilleurs”, un mariage gay ce sont aussi des
parents, des frères, des sœurs, des beau-frères, des belles-sœurs, des
enfants, des neveux et nièces qui ont la larme à l’œil face à la
matérialisation officielle de l’union de deux personnes qui s’aiment et
qui
veulent partager leurs vies. Des gens endimanchés, des grands chapeaux
et un bébé qui braille. En regardant cette cérémonie à la télé, j’ai
ressenti la même émotion et suis arrivé aux mêmes conclusions qu’il y a
sept
ans quand un de mes amis les plus proches m’avait fait l’honneur de me
demander d’être
son témoin à son “union civile” avec son fiancé en Angleterre. Les deux
familles et les amis étaient aux anges. Et moi le premier.
Voilà pourquoi il serait bon aujourd’hui de ne plus
parler du mariage pour tous. Que ce droit devienne banal, normal, évident. Comme
c’est le cas en Espagne, ce pays que je connais si bien. Là-bas
aussi la loi avait provoqué des manifestations et des débats enflammés.
Désormais, plus personne ne s’interroge. Et c’est tant mieux. Alors faisons de
même: vivons et laissons vivre, aimons et laissons aimer.
jeudi 23 mai 2013
QUELQUES MINUTES AVEC MOUSTAKI
Le métier de journaliste est très souvent pénible,
frustrant et dérisoire. Mais il offre aussi des moments de magie inoubliables.
Il y a une quinzaine d’années, alors que j’étais correspondant à Madrid du
(regretté) journal “France Soir", j’ai eu l’immense privilège d’interviewer
Georges Moustaki juste avant un concert dans une petite salle de la capitale
espagnole. “Pourquoi vivez-vous à Madrid?” m’avait-il demandé. “Parce que j’en
ai rêvé” lui avais-je alors répondu avec l’audace de celui qui ne réalise pas
vraiment ce qu’il est en train de vivre. “Et bien moi j’ai eu la même chose
avec Paris” m’expliqua Moustaki avec une tendresse et une gentillesse qui me
donnent encore aujourd'hui des frissons de reconnaissance. Tout en prenant rapidement un
morceau de jambon sous les yeux grondeurs de son assistante. “Les docteurs me l’interdisent” lança-t-il dans un sourire.
Après l’annonce de son décès, ce 23 mai 2013, je ne peux que sentir
de la gratitude pour avoir donné quelques minutes de
bonheur au petit journaliste mais, surtout, pour m’avoir, pour nous avoir, aider
à vivre dans le plus beau sens du terme. Monsieur Moustaki est parti mais ses
chansons resteront à jamais un rempart contre la haine, la connerie et la
bassesse. Je sais que beaucoup de ceux et celles qui me suivent sur les réseaux
sociaux sont jeunes et n’ont peut être pas pris la mesure de ce que représente la
disparition d’une telle figure de la culture française et universelle. Alors je
vous en prie, profitez de la vague médiatique qui entoure la mort
du poète pour découvrir les chansons de Moustaki. Vous comprendrez ainsi le
bonheur de “trahir sa liberté pour une prison d’amour et sa belle geôlière” et
que, quoiqu'il arrive, on est “jamais seul avec sa solitude…”
mercredi 24 avril 2013
MON ÉGLISE ME FAIT HONTE
J’ai tout connu dans l’Eglise.
Je suis baptisé, j’ai fait
la petite et la grande communion, je suis confirmé, j’ai été enfant de
cœur,
animateur de groupes de jeunes catholiques et même catéchèse durant mes
années
universitaires. Je vais régulièrement en pèlerinage en Terre Sainte. Et
mon Église me fait honte. Cette Église qui hurle contre l’amour et qui
se “couche”
devant une folle peroxydée autrefois connue pour chanter “Fais-moi
l’amour avec
deux doigts”. J’ai toujours aimé les blagues de cul mais, sincèrement,
celle-là
je ne la trouve pas drôle du tout. On est quand même un peu loin de la
poésie
de la Bible et de son “Cantique des cantiques” (Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi; Nous célébrerons
ton amour plus que le vin. C’est avec raison que l’on t’aime…)
Nombreux sont les Catholiques qui tentent de se démarquer
et appuient le mariage pour tous, notamment au travers de ce bel hashtag sur
twitter #CathoDoncPour. Mais ils sont inaudibles. La faute à l’Église qui les
étouffe, la faute aux médias qui ne les regardent pas tant ils sortent des
clous de l’idée que notre société se fait des croyants. Et tel un serpent qui
se mord la queue l’ultra présence des ultras catholiques bétonnent un peu plus l’image
insupportable d’un peuple chrétien monolithique calqué sur la famille Duquesnois
de “La vie est un long fleuve tranquille”. Ces manifestations indignes ont
souligné deux défaites: celle des catholiques extrémistes et celle des catholiques
progressistes, amis de l’amour et de la République. Quelle misère…
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