Marion,
Je ne te connaissais pas et tu ne me connaissais pas.
Mais ton nom restera à jamais gravé dans ma mémoire. Il y a dix ans, des
terroristes islamistes liés à Al-Qaïda t’ont assassiné dans un train qui te
menait à ton travail à la bibliothèque nationale espagnole. Tu es la seule
victime française des attentats du 11 mars 2004 et en ce jour du souvenir je pense
à toi. Comme je le fais souvent. Tous les compatriotes qui, comme moi, aiment
Madrid, aiment l’Espagne, et ont choisi de vivre ici se reconnaissent en toi.
Tu étais l’une des nôtres. Tu seras toujours l’une des nôtres. Tu avais un
fiancé espagnol que tu allais épouser, tu avais une petite fille, Inés, qui
aura bientôt onze ans. Une petite franco-espagnole…
Quand les bombes ont explosé, j’ai vécu pendant trois
jours presque sans émotion, essayant de faire mon travail de journaliste pour
RMC. De raconter ce que je voyais, ce qui se passait dans ce pays défiguré par
la haine terroriste. Je me souviens avoir expliqué sur les ondes, dans la
matinale, combien j’avais été choqué par le silence qui s’était abattu sur
Madrid ce jour-là. Ma ville toujours bruyante et excitée était devenue muette de
douleur. Comme paralysée par tant de blessures. Ce n’est que le dimanche 14
mars que j’ai vu ton nom apparaître sur une liste qui défilait à la télé: Marion
Subervielle. Et j’ai éclaté en sanglots, moi qui ne te connaissais pas.
Marion, nous ne t’oublierons jamais. Je ne t’oublierai jamais.
Cruel anniversaire ! Hasta luego. Tiens, un marseillais dans les Brigades Internationales qui a échoué à Moscou :
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